D’après la définition et la méthode de calcul, nous en déduisons les 3 clés, trois leviers sur lesquels nous pourrons agir pour augmenter l’autonomie de notre maison
Clé de l’autonomie de la maison numéro 1 : Augmenter ma production
En effet, si on défini le niveau d’autonomie par le ratio entre la production et la consommation, il est évident que si la production est nulle, l’autonomie est de fait nulle!
En pratique, la production est rarement de zéro.
Comment ?! Je ne produit rien ! je suis forcément à zéro !!
Eh bien pas tout à fait !
Une maison est généralement orientée vers le sud pour bénéficier du soleil la journée. Donc la journée, j’ai besoin de lumière dans la maison et que le soleil me l’apporte, on peut dire que le soleil couvre 100% du besoin pendant la journée.
De plus le soleil passe à travers les baies vitrées et chauffe l’air de l’habitation par rayonnement et effet de serre. Du coup pas besoin de chauffage pendant ce temps là ! Une maison passive optimise le stockage de cette énergie et limite les pertes afin de pouvoir se passer de chauffage. Or une simple dalle de béton stocke de la chaleur dans la journée et la restitue la nuit.
Donc en automne ou au printemps, le chauffage peut ne pas avoir besoin de fonctionner grâce à l’énergie apportée par le soleil. De fait, l’habitat valorise l’énergie du soleil donc la production n’est pas nulle !
Ok mais je veux vraiment augmenter ma production !
Il va falloir installer des systèmes capables de valoriser les ressources disponibles :
C’est là que vont intervenir notamment les panneaux solaires thermiques et/ou photovoltaïques pour l’énergie du soleil, une éolienne pour l’énergie du vent, etc.
L’eau de pluie est facilement canalisable, une source ou un puits sont autant de moyen d’avoir de l’eau.
Il existent une multitudes de systèmes, avec des rendements différents suivant les ressources qu’ils exploitent, l’exposition à ces ressources (qui dépend de la localisation).
Clé de l’autonomie de la maison numéro 2 : réduire ma consommation
Cela peut paraitre évident, et ça l’est. Toujours dans le rapport entre la production et la consommation, si la consommation baisse alors l’autonomie augmente.
Pour cela j’ai deux actions possibles.
La première c’est de réduire mes besoins.
Réduire nos besoins est certainement le plus difficile à faire. Nous sommes tellement habitué à consommer des ressources que l’on ne s’en rend même plus compte ! Une réduction est tout de suite ressentie comme du rationnement.
Je pense qu’il faut plutôt se poser la question : » En ai-je réellement besoin ?«
Je discutai un jour avec des amis originaires d’Italie qui étaient à la maison. Ils s’étonnaient de voir autant d’appareils électriques tel que bouilloire, friteuse, cafetière! Il faut savoir que de l’autre côté des Alpes, le prix de l’électricité n’est pas le même qu’en France, il est bien plus élevé. En France, le tout électrique est arrivé avec l’électricité peu cher du nucléaire.
En fait, je pense qu’il s’agit juste d’une façon de voir les choses. On a apprit à associer le confort à l’abondance et la facilité. Vive le marketing ! Du coup, réduire ses besoins est interprété comme une régression. Ce n’est qu’en façon de voir les choses…
Je pratique la randonnée-bivouac. J’ai un sac à dos de 40L avec lequel je peux partir une semaine sans problème. Après une bonne nuit, je ne démarre pas sans un café! voir deux 😉
Pourtant, en bivouac, pour avoir son café le matin il faut : Ramasser du bois sec ; le ramener au bivouac ; le découper, préparer puis allumer le feu et l’entretenir. En parallèle, il faut trouver une source d’eau, la récupérer, la ramener au bivouac, la filtrer si besoin, ensuite la purifier en la faisant bouillir sur le feu. Enfin, je vais pouvoir préparer mon café moulu dans ma cafetière italienne et faire doucement chauffer l’eau pour obtenir mon breuvage du matin. ouf!
A la maison, je met de l’eau et du café! je termine d’ouvrir les yeux et mon café est prêt !
C’est ainsi que le café au bivouac a un autre goût. Je le trouve tellement meilleurs ! C’est pourtant le même! On se rend vraiment compte du confort que l’on a lorsqu’on ne l’a plus.
Pour réduire ses besoins, il faut donc s’interroger sur notre mode de vie, sans jugement de bien ou de mal. « Est-ce que j’ai vraiment besoin de ! ? » C’est une démarche personnelle.
La seconde est de limiter les sorties.
Les sorties, ce sont avant tout les consommations inutiles mais aussi les fuites d’eau, les appareils électriques qui reste allumés sans être utilisés ou bien en veille. C’est aussi les pertes thermiques en hivers avec des fenêtres ouvertes et le chauffage à fond ou l’inverse avec la clim en été.
Les sorties sont aussi les pertes liée au rendement des machines qui ne sont malheureusement jamais parfaites !
Limiter les sorties, d’un point de vue physique c’est aussi avoir un meilleurs rendement. Cela signifie utiliser des appareils capable de produire le même service en consommant moins d’énergie. (typiquement les appareils A++)
Ce sont aussi tous les déchets que je n’utilise pas.
Les besoins et les sorties sont intimement liés.
Par exemple : uriner dans de l’eau potable et verser dessus l’équivalent d’un seau de cette même eau potable. Répéter l’opération 5 fois de suite car 5 personnes se succèdent aux toilettes le matin! bref vous m’avez compris…
Ce qui est au delà des besoins deviennent des sorties car non valorisées. Les stocker pour plus tard permet de les valoriser.
Clé de l’autonomie de la maison numéro 3 : Stocker la sur-production
Lorsqu’on produit une ressource et qu’on ne la consomme pas immédiatement il faut la stocker.
Si je produis de l’électricité que je ne consomme pas elle est perdue : soit je ne l’utilise pas soit je la revend sur le réseau, dans les deux cas elles devient une sortie.
Si je la stocke, je peux l’utiliser plus tard au moment ou la production sera nulle et que le besoin sera là.
Cela nous amène d’ailleurs à considérer la question de la production-stock-besoins. Si je produis plus que mes besoins + stocks, la production devient une sortie.
Clé de l’autonomie de la maison numéro 3,5 : Valoriser les sorties
Il y a des sorties que je ne peux pas éviter. Mais il y a parmi elles des sorties que je peux valoriser. En voici plusieurs exemples :
- Les déchets organiques peuvent être composté et devenir une ressources pour le jardin. (plutôt que d’aller dans la poubelle)
- L’eau de lavage des légumes n’est pas polluée, elle peut être utilisée pour l’arrosage des plantes ou du jardin (plutôt que d’aller à l’évier)
- Les tailles d’arbres peuvent être compostée pour les branchages et utilisées dans la chaudière pour les branches. (au lieu de mettre tout ça dans sa voiture pour l’amener dans une déchetterie)
Il y a mille et un exemple dans ce sens.
En conclusion
Comme nous l’avons vu dans l’article précédent sur le calcul de l’autonomie,
Autonomie = Production / Consommation
Pour améliorer cette autonomie il faut donc explorer les points suivants
- Augmenter ma production
- Baisser ma consommation :
- soit en réduisant mes besoins immédiats
- soit en réduisant les sorties
- Stocker une partie de la production pour approvisionner mes besoins avec un décalage dans le temps et éviter des sorties
Que pensez vous de cette approche ? Vous êtes vous déjà posé la question de la consommation et des stocks ?
Quels seraient vos conseils pour avancer dans cette démarche d’autonomie ?